Nos valeurs 5 min

S'expatrier dans le Nord : récits sur l'état de la nature et nos habitudes de vie

Comment conjuguer sa passion pour la nature à la dépendance à l'avion et aux nombreux kilomètres à parcourir.

Par Fonds de solidarité FTQ

D'après l'ONU, les quatre dernières annéesAttention, ce lien ouvrira un nouvel onglet. sont les plus chaudes jamais enregistrées, et les deux prochaines seront cruciales pour limiter les effets du réchauffement planétaire. Le Canada n'échappe évidemment pas au phénomène : un récent rapport d'Environnement CanadaAttention, ce lien ouvrira un nouvel onglet. indique que le pays se réchauffe à un rythme deux fois plus élevé que le reste du monde, le Nord étant particulièrement atteint. Pour mieux comprendre comment les habitants des territoires nordiques composent avec cette réalité, découvrez l'histoire de Québécois qui s'y sont expatriés pour le travail ou par passion, et qui tentent d'agir concrètement.

Un territoire dépendant de l'avion

Au Québec et au Canada, les travailleurs des hôpitaux, des parcs nationaux, des écoles ou des mines nordiques sont nombreux à faire la navette aérienne (fly in fly out) étant donné la superficie du territoire. C'est le cas de Julie, cuisinière près du village inuit de Salluit dans le Nord-du-Québec. Depuis quelques années, elle prend l'avion toutes les deux à trois semaines pour se rendre sur son lieu de travail ou retourner chez elle, en Abitibi.

Julie travaille au Nunavik par intervalles de quelques semaines avant de profiter de plusieurs journées de congé chez elle. Consciente que ses déplacements ont un impact sur l'environnement, elle fait sa part pour l'atténuer. « Je ne possède pas de voiture et, même si je vis en région éloignée où le service est moins efficace, je suis une fervente adepte du transport en commun et du covoiturage. Généralement, dans une petite ville comme la mienne, tout est à distance de marche. Comme la plupart des gens de ma génération, je suis consciente de l'importance de l'achat local, rapporte-t-elle. En plus d'encourager les producteurs, les artisans et les commerçants d'ici, l'achat local permet de réduire l'impact environnemental du transport des marchandises. »

La conscience écologique de Julie teinte aussi son implication citoyenne. Elle fait de l'écovolontariat dans des refuges pour animaux à l'étranger, ce qui lui a entre autres permis de participer à la plus grande remise en liberté de babouins de l'histoire en Afrique du Sud l'an passé.

$name

Le nord du Canada, particulièrement vulnérable aux changements climatiques

Dany travaille à Dawson, au Yukon. Il peut témoigner des effets réels des changements climatiques dans le nord du Canada. Il y a environ trois ans, le recul accéléré du glacier du parc Kluane dans le sud-ouest du Yukon a fait dévier la rivière Slims, un affluent du lac Kluane qui se jette dans le fleuve Yukon. Aujourd'hui, elle est presque totalement asséchée et le niveau du lac Kluane est très bas.

Le réchauffement planétaire a aussi bouleversé la vie des habitants de West Dawson qui n'ont pour le moment plus accès au centre-ville. « Depuis trois ans maintenant, le fleuve Yukon qui avait l'habitude de geler complètement au niveau de Dawson, permettant l'aménagement d'un pont de glace jusqu'au côté ouest du village, ne durcit plus de la même façon », explique le passionné de plein air.

Aux dires de Dany, le dégel du pergélisol cause aussi bien des soucis au gouvernement, notamment en ce qui concerne l'entretien de la Dempster Highway, la seule route qui se rend jusqu'à l'océan Arctique au Canada. « Le pergélisol sous la route dégèle, ce qui crée des crevasses. Il y a parfois des affaissements à cause de l'instabilité du sol », souligne-t-il.

Le pergélisol dégèle rapidement dans le nord du QuébecAttention, ce lien ouvrira un nouvel onglet., tout comme au Yukon, ce qui met à risque les infrastructures sur les berges du golfe du Saint-Laurent. Les changements climatiques entraînent aussi la disparition de certaines espèces, de même que la migration d'insectes potentiellement nuisibles pour la faune, la flore et l'agriculture.

Vers une utilisation plus responsable des ressources

La superficie de notre territoire et la présence de richesses naturelles renouvelables dans le Nord nous obligent à penser de manière responsable à leur exploitation. En parallèle, la vulnérabilité du Canada aux changements climatiques nous commande de prendre nos responsabilités individuelles et collectives pour réduire notre empreinte environnementale et limiter le réchauffement du pays.

Il existe plusieurs façons de le faire – transport collectif et actif, objectif zéro déchet, écovolontariat (comme Julie), achat local, alimentation de saison, etc. Il suffit de s'y mettre, d'être indulgent avec soi et de garder en tête le but ultime : protéger l'environnement et limiter notre impact.

Passionnés d'environnement et de plein air? Découvrez notre collaboration avec Hooké!

Cet article a-t-il été utile ?